Cela n’est que mon point de vue personnel. Je ne suis pas un grand voyageur. J’ai juste eu la chance de pouvoir voyager d’avantage que la moyenne des Français, et de manière plus significative. Mais aussi beaucoup moins que certain et que sans doute la majorité des baroudeurs de ce secteur. Prenez donc cette propa comme ma vision seule et la simple expression de mon opinion et de mon ressenti.

Voyager c’est quelque chose d’étrange.
Dans ma famille, c’est héréditaire. Tout du moins, depuis la génération de mes parents.
Ils se sont mariés jeunes, comme souvent à l’époque. Enfin jeune pour nous, puisque pour eux, ils étaient dans une moyenne raisonnable.
Et puis non, ils n’ont pas fait d’enfants tout de suite. Mais ils ont passé leurs premières années de vie commune à voyager, durant tous leurs congés. Enfin, leurs premières années, dès qu’ils ont eu assez d’argent pour se payer un billet d’avion en fait.
Ils voyageaient sac à dos et ont fait nombre de pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud.
Cette fièvre du voyage, ils ont réussi à la communiquer à tous leurs enfants, moi y compris. Mon premier petit séjour hors de France, je l’ai fait à l’âge de 6 ans lors d’un petit road-trip en Irlande du sud.
Puis, au collège, j’ai enchainé les séjours linguistiques en Angleterre. D’abord peu enclin à cette idée (bosser pendant les vacances, quelle plaie), j’ai rapidement appris à les apprécier.
Au lycée, je n’avais aucune idée du métier que je voulais exercer, mais je savais que je voulais donner une tournure internationale à ma future carrière.
J’ai fini par faire 2 de mes 3 stages à Londres, ma dernière année d’école d’ingénieur.
Depuis quelques années, pour moi « partir » a été une priorité. A tel point que je me suis presque tiré des balles dans le pied lors de mon dernier stage à Londres, annonçant clairement à mon manager qu’un poste dans son équipe ne m’intéressait que très moyennement parce que je voulais partir.
Partir oui, mais juste partir.
C’est une chose étrange que le voyage.
Il y a la destination et le voyage en lui-même. Il parait que le cheminement est parfois plus important que la destination.
C’était sans doute vrai avant l’invention de l’aviation civile, ou pour les gens voyageant encore à pied (il en existe encore, même dans nos pays).
Oui. Mais une fois qu’on est parti ? Tout compte fait, on arrive bien vite de nos jours. Partir ne prend son sens que dans les jours précédant le départ.
Et quand le départ est le plus important, alors que reste-t-il une fois arrivé ?
Eh bien une nouvelle vie dans laquelle il faut s’installer, surtout à partir du moment où l’on n’est pas simplement là en tant que touriste.
En ce qui me concerne je ne connaissais pas grand-chose du Japon, je n’avais jamais essayé d’apprendre cette langue non plus. C’est dur, oui. Mais sans doute moins que de partir dans le tiers-monde. Et puis, cela me rappelle tous les jours que je souhaitais partir, et cela donne sans doute un sens à tout ça.