J’ai souvent entendu parlé de Tahiti comme d’une île paradisiaque, de belles plages, des cocotiers, de jolies filles et du soleil toute l’année. En 2014, j’ai eu la chance d’y passer un peu plus d’un mois. Un très bon pote habite là bas depuis maintenant très longtemps, et m’a offert ce voyage pour mes 24 ans, quel cadeau !

Un mode de vie bien différent du nôtre, une île effectivement sublime, mais croyez-moi, l’envers du décor peut choquer, et j’ai eu la « chance » de pouvoir en prendre conscience, puisque je n’y étais pas en touriste (par là, j’entends que je ne logeais pas dans un hôtel avec visites organisées, etc.).

Tahiti fait partie, avec les îles qui l’entourent, de la Polynésie Française. C’est une île plutôt grande, la plus grande de Polynésie, 190km de périmètre, en incluant la presque-île. Montagneuse, relativement haute, elle est d’origine volcanique, ce qui explique qu’on y trouve principalement des plages de sable noir, et non pas blanc ! Car oui, la plupart du temps sur les cartes postales, ce sont les îles autour qu’on nous montre, avec de belles plages blanches. Il y en a quelques unes à Tahiti tout de même, mais croyez-moi, les plages noires ont énormément de charme ! 🙂

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Mon ami habite dans la ville de Pirae, dans une belle maison qui se situe dans la montagne, avec vue directe sur l’océan et l’île de Morea. Je n’avais qu’à faire quelques kilomètres à pied pour me retrouver à un endroit parfait pour admirer le coucher de soleil, qui me laissait chaque soir rêveur, tous les jours différent. Et à ce moment-là, effectivement, je me disais que rien ne pouvait égaler une chose pareille. Sans compter les cascades cachées dans la montagne !

Les habitants là-bas sont bien différents des Français. Ils sont très ouverts sur les autres, très agréables, ils sourient, se tutoient même sans se connaître, et marchent même pieds nus dans les rues ! Et ce sans que personne ne les regarde de travers. Je suis certaine que ça paraîtrait un peu « sauvage » à certaines personnes. Sur le coup, ça m’a juste paru magique. Enfin un endroit où les gens parlent, échangent beaucoup et sont toujours gentils …

… enfin, c’est ce que je croyais. Jusqu’à ce que j’ai appelé plus haut « l’envers du décor ». Un jour j’ai demandé à mon pote de m’emmener de l’autre côté de l’île, là où peu de gens habitent. Je voulais voir des coins plus reculés.

Alors qu’à Papeete on trouve des hôtels pour touristes, certes très beaux mais somme toute assez kitchs (pourquoi une piscine quand on est à 10m de l’océan ?!), de l’autre côté on trouve les habitations des « vrais » Tahitiens. Et, comment désigner cela sinon par le mot « misère » ? Des cabanes en bois, des taudis, des gens qui n’ont pas de quoi manger, et qui n’ont même pas de quoi se soigner, d’envoyer leurs enfants à l’école ou prendre soin du peu de choses qu’ils possèdent.

Pour l’anecdote, j’étais sur la plage et j’ai rencontré un homme, avec un chien amputé. Il m’a expliqué qu’il avait du lui couper lui-même la jambe par manque de moyens, qu’il ne pouvait ni le faire faire, ni même le faire euthanasier. Et même si « ça n’est qu’un chien », je sentais bien que cet homme était triste. La vérité, c’est que les Tahitiens « de souche » sont plus ou moins rejetés. Ils parlent leur langue, savent parler un Français compréhensible mais approximatif.

Alors Tahiti, oui, c’est beau, c’est même sublime, et j’y retournerais volontiers, mais ne trouvez-vous pas triste le fait que certains habitants d’origine vivent dans de pareilles conditions ? C’est d’ailleurs le cas dans d’autres pays …

Y êtes vous déjà allé ? Si oui, avez-vous eu l’occasion de voir la vérité qu’on nous cache ? Si non, envie ?